Enzo FERRARI | |
Naissance: 18 février 1898 | |
Mort: aout 1988 | |
Marque: FERRARI |
Enzo Ferrari est né en 1898 avec le siècle de l'automobile, ce fils d'un ferronnier de Modène – ville où il vit le jour – a contribué à en forger la légende. La vie entière d'Enzo Ferrari fut bercée par le ronronnement des moteurs. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il entrait comme mécanicien chez Fiat à Turin, puis chez Alfa-Romeo à Milan. Son amour de la mécanique se disputait à celui de la compétition. Très vite, il prit le volant des Alfa, remportant 13 des 47 courses qu'il disputa.
A la naissance de son fils Dino, en 1931, Enzo Ferrari renonça à piloter pour devenir directeur de courses chez Alfa-Romeo. Entouré d'une quarantaine d'ouvriers, il créait la Scuderia Ferrari, frappant les Alfettes révolutionnaires du fameux cavallino noir sur fond d'or.
Ce n'est qu'après la guerre qu'il s'installa comme constructeur indépendant à Maranello, en Émilie-Romagne. Le «Commendatore» roulait enfin pour son compte. Enzo Ferrari n'aimait pas ce titre qui lui avait été attribué sous le régime fasciste. Bientôt, il pourrait le troquer contre celui d'«Ingegnere» que lui décernera l'université de Bologne en 1957.
Entre-temps, après une première victoire en 1951 au Grand Prix de Grande-Bretagne, les monoplaces et les GT Ferrari allaient imposer leur hégémonie. Neuf fois victorieuse des 24Heures du Mans, dont 6 fois consécutives (de 1960 à 1965), l'écurie Ferrari allait toutefois connaître un passage à vide avec la révolution technologique de la formule 1 et l'avènement des monoplaces à moteur arrière de Colin Chapman et Ken Tyrell.
Grâce au renfort de Fiat, qui, en 1969, entre à 50 % dans son budget compétition, Enzo Ferrari peut reprendre, dans les années 70, la marche triomphale de ses succès. Depuis la disparition de son fils Dino, mort à l'âge de vingt-quatre ans d'une leucémie, il n'allait plus sur les circuits. Cloîtré dans son bureau de Maranello, ou bien chez lui, à Modène, il restait néanmoins en étroit contact avec son écurie. Il assista ainsi à la constitution, année après année, du palmarès le plus prestigieux du sport automobile.
Cet itinéraire est cependant jonché de vies brisées. La plupart de ses grands pilotes sont morts sur les circuits: Alberto Ascari en 1955, Alfonso Portago en 1957, Luigi Musso et Peter Collins en 1958, Mike Hawthorn l'année suivante et, en 1982, Gilles Villeneuve; sans oublier les graves accidents dont furent victimes Niki Lauda et Didier Pironi.
Depuis son bureau de Maranello, Enzo Ferrari n'avait pas son pareil pour stimuler la concurrence entre ses pilotes. On le disait plus préoccupé par les mécaniques que par les hommes. Une légende colportée par certains pilotes et que son personnage de vieillard lointain et tout-puissant alimentait. Pourtant, Enzo Ferrari se targuait de connaître chacun de ses 1 800 ouvriers, parfois pour avoir embauché leur père ou leur grand-père. Depuis 1946, les bolides rouges frappés du petit cheval cabré, qui sortent au rythme de 4 000 par an de l'usine de Maranello, sont restés les symboles de la perfection technologique et du luxe en matière d'automobile.